Palais de Yildiz
Certainement un des plus beaux palais d'Istamboul et aussi le dernier construit par la dynastie ottomane. C'est le sultan Abdül Hamit II (1876-1909) qui le fit construire et y vécut durant son règne. Quelques bâtiments ont été ajoutés plus tard. Yildiz n'est pas un palais monumental dans le style de Beylerbeyi ou Dolmabahçe, mais une succession de bâtiments individuels comme à Topkapi. Contrairement à ce dernier, Yildiz n'avait pas de rôle administratif, mais seulement résidentiel.
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Aucune construction n'est visible de l'extérieur du parc, seuls un haut mur et de monumentales portes suggèrent la présence d'un palais. Les pavillons, kiosques, ateliers, maisons d'hôtes, bibliothèques, arsenal et théâtre créent une ville dans la ville qui reste dissimulée dans ce qui est de loin, le plus grand des parcs des palais d'Istamboul, (160 hectares).
La plupart des pavillons furent dessinés par Simon et Sarkis Balyan, mais c'est à Raimondo d'Aronco que l'on doit la réalisation des plus beaux bâtiments ajoutés au palais entre 1894 et 1907, comme le Sale Köskü (Chalet) ou le pavillon aux Citrons (Limonluk) entouré d'eau. La mosquée Hamidiye, de style Alhambra, qui se situe à l'extérieur du palais, mais qui en commande l'entrée, est certainement l'œuvre la plus réussie de Sarkis Balyan. Elle ne ressemble en rien au modèle traditionnel des mosquées ottomanes. Son unique coupole centrale fait penser à l'école grecque du Phanar, tout en restant plus modeste. Son minaret casse l'équilibre géométrique et reste le seul élément permettant d'identifier l'appartenance religieuse de l'édifice. L'intérieur est un des meilleurs exemples du style Orientaliste qui prévalait un peu partout en Europe en 1885, date de la construction. Un ciel bleu étoilé décore aussi bien la coupole que les plafonds, comme dans la synagogue Zülfaris de Galata. Les marbres sculptés, la marqueterie ou les peintures arabesques donnent, encore une fois, un ton tout à fait « Alhambra ».
Besiktas-Yildiz.
En entrant dans l'enceinte du palais, les premiers bâtiments à droite servaient d'ateliers d'ébénisterie (Marangozhane) aujourd'hui c'est un musée. Puis en continuant, on arrive au grand Mabeyn, (pas ouvert aux visiteurs). C'est là que le sultan résidait ainsi que certains hauts fonctionnaires. Il est suivit par un plus petit bâtiment destiné aux même usages, le petit Mabeyn, construit par d'Aronco. Le Çit Kasri, était un pavillon destiné aux visiteurs représentants les pays étrangers (diplomates, ambassadeurs) comme son voisin au nord-est le Chalet (Sale Köskü), qui est aussi de d'Aronco et construit tout spécialement pour loger le Kaiser Guillaume II lors de sa visite officielle. Plus tard il accueillera d'autres hôtes de marque : Churchill, de Gaule et Ceausescu. Juste derrière ces appartements et dominant le jardin impérial, on trouve le gynécée (Hünkar Dairesi), réservé aux femmes du sultan, tandis qu'un autre harem, Cariyeler Daireleri, se trouve un peu à l'écart et est précédé du pavillon des eunuques. Ces appartements étaient destinés aux concubines et étaient connectés, par un passage sous la voie d'eau, à ceux du sultan.
Derrière les appartements des femmes, un petit théâtre abrite le musée des Arts de la Scène. Sarah Bernard y joua. D'autres appartements (Yaveran Dairesi), sont un peu en contrebas du Mabeyn où étaient logés les aides de camps et les officiers. Ils furent aussi construits par Raimondo d'Aronco.
Plusieurs autres pavillons sont décimés dans l'immense parc du palais et certains ont été restaurés par le Touring Club comme le pavillon de Malte (Malta Köskü) ou le Çadir Köskü qui sont ouverts en tant que cafés. Les brunchs du dimanche ne sont pas mal du tout. A l'est du parc, la fabrique de porcelaine (Çini Fabrikasi, tél. 260 23 70), est encore un bâtiment de d'Aronco, tout en brique et de style Art nouveau. Elle surplombe le tekke (couvent) de Yahya Efendi.
Les beaux jardins, à voir absolument au printemps, ont été dessinés par le Français Germain Le Roi dans un style anglais. Le palais de Çiragan, en contrebas, communique au parc par un pont. Il avait été construit pour permettre aux femmes de rejoindre les jardins sans passer par la voie publique.
Le parc fut très endommagé par un abandon prolongé et ce n'est qu'en 1980 qu'il fut redessiné et réaménagé. De l'avenue Palanga on peut rejoindre le cimetière juif d'Ortaköy.
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